07 mai 2018

Paco, Twiggy, la Mode et Moi


FLASH...FLASH...le héros blasé de Blow Up mitraille sans relâche une ribambelles de mannequins aux poses peu naturelles..c'est TOO MUCH, coloré, complètement superficiel (dans tout les sens du terme) et légèrement décadent. Bref, J'ai adoré...je me souviens aussi de la fois où j'avais regardé Polly Magoo tard dans la nuit...et je m'etais plus ou moins endormi avant la fin. Ca m'a quand même marqué ce film. la séquence Op Art en particulier...mais peu importe, ce film ou un autre, de toute façon il y en a plein. Parfois le contenu de l'histoire n'a même pas d'importance. Un peu comme un film porno. Alors, for christ's sake, qui es-tu donc ma p'tite Polly? Et toi, Twiggy? En fait on s'en fout un peu, le sujet n'est pas là.

le monde de la mode, au milieu des années soixante et pendant quelques années, subit des changements au même titre que les autres sphères culturelles et sociales. C'est que tout se bouscule à cette époque. Un seul credo: envoyer chier la morale d'avant guerre, et les croulants qui vont avec...là où les gens étaient square il faudra désormais être hip. Certains jeunes créateurs vont s'empresser de faire ce qu'on fait de mieux dans les 60s: devancer l'air du temps. Avant d'habiller les femmes, ils habillent surtout une époque...Epoque qui permet aux filles de porter pantalons et cheveux courts, et de s'extasier de ce look androgyne. La revolution sexuelle, maintenant largement documenté, est en marche...//pendant ce temps, dans le ciel...spoutnik!!//... et astro et cosmo-naute...un époque qui s'enflame pour les nouvelles conquêtes spatiales naissantes, s'imagine un futur enthousiaste que l'on qualifiera bientôt de rétro et crée des tenues futuristes importables mais fascinantes. Partout, On joue avec les motifs Pop Art et Op Art sur les toutes nouvelles robes trapèzes. Les femmes ont le choix entre cheveux longs et raides avec frange impeccable, coiffure courte à la garçonne, ou encore le fameux carré Vidal Sassoon. Et puis last but not least la mini-jupe, celle par qui le scandale arriva (enfin, entre autre... c'était une sacrée décennie, pas le temps de s'y ennuyer) sur une idée du créateur André Courrèges et popularisé par la suite par Mary Quant...

gros plan..moteur...ACTION!..La silhouette est moderne et futuriste, les couleurs, intenses et téméraires. Les figures géométriques affluent...c'est léger, stylisé, à la fois insouciant, terriblement dans le coup, tourné vers l'avenir, et surtout, indissociable de la Pop Culture..."viens petite fille dans mon comic strip"...on parle souvent de l'enthousiasme des années soixante. Par contraste, si on regarde autour de nous aujourd'hui, le constat est des plus cruels...il ne faudrait pas confondre l'insouciance naïve de cette époque révolu, qui tient plus de l'émerveillement, avec le je-m'en-foutisme actuel, ce désenchantement du monde. La superficialité des 60s était une revendication morale et sociale, inconsciemment intellectualisée, traitant du droit de tout un chacun à disposer de sa propre personne comme on l'entend en dehors des valeurs conventionnelles et d'assumer sa propre recherche du plaisir et du bonheur (et j'aimerais rappeler ici que l'individualisme éclairé n'est pas forcement un égoïsme). Au contraire la superficialité actuelle est celle du vide, de la consomation imbécile, du gouffre abyssal dans lequel s'engouffrent des esprits qui n'ont soif de rien d'autres que de leur propres reflets dans l'eau, déformés, inconscients du pouvoir infini de leurs envies, de leur imagination. Et non pas qu'ils soient coupables, vu qu'ils sont maintenu dans cet état par toute une société faussement permissive, obnibulée par le travail, la réussite financière et le pouvoir jusqu'à en devenir absurde...ah mais je digresse là, non? Je peux? affirmatif, c'est mon blog, c'est moi le boss...(ci-dessus, un model posant pour Yves St-Laurent)

PAUSE
LECTURE

Parmi les principaux créateurs de mode qui ont marqué les swinging sixties:

Déjà cité, en angleterre, MARY QUANT et le look qui la rendit célèbre: mini-jupe, botte en cuir, collant opaque, maquillage sombre sur les paupières et coupe au carré. Pour la touche finale, peut être un imperméable en plastique...elle fut aussi responsable du look lolita dit aussi Baby Doll.


PIERRE CARDIN, qui habille les Beatles (leurs fameuses vestes sans cols, c'est lui) et réalise les costumes de Chapeaux Melons Et Bottes De Cuir (The Avengers en VO). Passionné par l'espace il crée des collections SPACE AGE aux formes rondes. Des vêtements inventifs, parfois jouant sur l'asymétrie, et immédiatement identifiable, comme ces robes trapèzes aux couleurs pop, sur laquelle sont cousus des motifs futuristes.


PACO RABANNE: à l'origine concepteur de bijoux fantaisies, il n'aura de cesse de travailler sur le matériaux de ses vêtements et accessoires. Il présente en 1966 sa première collection de "robes importables en matériaux contemporains". Une de ses créations les plus connus est la robe en métal qu'il déclina en plusieurs modèles. Sa recherche se fait aussi sur les procédés de fabrications. Ainsi Il réalisa par la suite une longue série de vêtements, des capes, des manteaux ou des pantalons fabriqués à partir d'un moule dans lequel on a injecté du plastique. Tout un tas d'autres modèles qu'il qualifie de "dingues" sont conçus par ses soins durant la décennie (notamment des robes en papier). Avant-gardiste..



ANDRE COURREGES: de nombreux hauts-faits pour ce couturier visionnaire. Parmi eux, Ils crée les premières collections futuristes, invente la mini-jupe avant Mary Quant, dans le même temps offre aux femme le pantalon de ville, impose pour les robes la forme dites trapèze comme standard incontournable des 60s et crée le look "moon girl", ces filles en mini-jupes, chaussées de bottes en plastique blanc.



YVES SAINT-LAURENT: un des plus grands couturiers français. Des collections célèbres où l'on retrouve l'iconique robe Mondrian, d'autres robes d'inspirations pop art, la saharienne...Des 66 il apporte des coupes masculines avec ses smokings et pantalons pour femmes. On lui doit aussi d'avoir instaurer le look rive gauche inspiré par les étudiants bohèmes vivant à Paris et qui tentait de démocratiser la mode en introduisant des éléments des classes laborieuses dans le monde chic de la haute couture.. Innovant et audacieux il disait que les vêtements était une "forme de protestation".


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