08 mai 2018

Marie Mathématque : new EP out now!!!!   
                                   

Marie Mathématique : nouvel EP "Le grand bal du château de Londres" disponible maintenant en cassette/écoute/téléchargement sur Lunadélia Records!!!

En attendant la sortie en fin d'année de leur nouvel album intitulé "Nos jours étranges", le duo sort un nouvel EP contenant 4 nouveaux titres dont "Si j'étais moi" featuring Laure Briard et une reprise electro-psychédelique du "She's Not There" de The Zombies

La version cassette contient 3 titres inédits du groupe: les 2 premiers enregistrements du projet encore balbutiant, datant de 2014 ("Little Cosmic Girl" et "Song The Lord Forgot To Teach Us) ainsi qu'un tout nouveau morceau enregistré cette année ("Mare-et-rive").

De plus 2000 Records et Lunadéla Records sortent un second pressage du premier album (le premier tirage est épuisé) avec pochette alternative.


07 mai 2018

Paco, Twiggy, la Mode et Moi


FLASH...FLASH...le héros blasé de Blow Up mitraille sans relâche une ribambelles de mannequins aux poses peu naturelles..c'est TOO MUCH, coloré, complètement superficiel (dans tout les sens du terme) et légèrement décadent. Bref, J'ai adoré...je me souviens aussi de la fois où j'avais regardé Polly Magoo tard dans la nuit...et je m'etais plus ou moins endormi avant la fin. Ca m'a quand même marqué ce film. la séquence Op Art en particulier...mais peu importe, ce film ou un autre, de toute façon il y en a plein. Parfois le contenu de l'histoire n'a même pas d'importance. Un peu comme un film porno. Alors, for christ's sake, qui es-tu donc ma p'tite Polly? Et toi, Twiggy? En fait on s'en fout un peu, le sujet n'est pas là.

le monde de la mode, au milieu des années soixante et pendant quelques années, subit des changements au même titre que les autres sphères culturelles et sociales. C'est que tout se bouscule à cette époque. Un seul credo: envoyer chier la morale d'avant guerre, et les croulants qui vont avec...là où les gens étaient square il faudra désormais être hip. Certains jeunes créateurs vont s'empresser de faire ce qu'on fait de mieux dans les 60s: devancer l'air du temps. Avant d'habiller les femmes, ils habillent surtout une époque...Epoque qui permet aux filles de porter pantalons et cheveux courts, et de s'extasier de ce look androgyne. La revolution sexuelle, maintenant largement documenté, est en marche...//pendant ce temps, dans le ciel...spoutnik!!//... et astro et cosmo-naute...un époque qui s'enflame pour les nouvelles conquêtes spatiales naissantes, s'imagine un futur enthousiaste que l'on qualifiera bientôt de rétro et crée des tenues futuristes importables mais fascinantes. Partout, On joue avec les motifs Pop Art et Op Art sur les toutes nouvelles robes trapèzes. Les femmes ont le choix entre cheveux longs et raides avec frange impeccable, coiffure courte à la garçonne, ou encore le fameux carré Vidal Sassoon. Et puis last but not least la mini-jupe, celle par qui le scandale arriva (enfin, entre autre... c'était une sacrée décennie, pas le temps de s'y ennuyer) sur une idée du créateur André Courrèges et popularisé par la suite par Mary Quant...

gros plan..moteur...ACTION!..La silhouette est moderne et futuriste, les couleurs, intenses et téméraires. Les figures géométriques affluent...c'est léger, stylisé, à la fois insouciant, terriblement dans le coup, tourné vers l'avenir, et surtout, indissociable de la Pop Culture..."viens petite fille dans mon comic strip"...on parle souvent de l'enthousiasme des années soixante. Par contraste, si on regarde autour de nous aujourd'hui, le constat est des plus cruels...il ne faudrait pas confondre l'insouciance naïve de cette époque révolu, qui tient plus de l'émerveillement, avec le je-m'en-foutisme actuel, ce désenchantement du monde. La superficialité des 60s était une revendication morale et sociale, inconsciemment intellectualisée, traitant du droit de tout un chacun à disposer de sa propre personne comme on l'entend en dehors des valeurs conventionnelles et d'assumer sa propre recherche du plaisir et du bonheur (et j'aimerais rappeler ici que l'individualisme éclairé n'est pas forcement un égoïsme). Au contraire la superficialité actuelle est celle du vide, de la consomation imbécile, du gouffre abyssal dans lequel s'engouffrent des esprits qui n'ont soif de rien d'autres que de leur propres reflets dans l'eau, déformés, inconscients du pouvoir infini de leurs envies, de leur imagination. Et non pas qu'ils soient coupables, vu qu'ils sont maintenu dans cet état par toute une société faussement permissive, obnibulée par le travail, la réussite financière et le pouvoir jusqu'à en devenir absurde...ah mais je digresse là, non? Je peux? affirmatif, c'est mon blog, c'est moi le boss...(ci-dessus, un model posant pour Yves St-Laurent)

PAUSE
LECTURE

Parmi les principaux créateurs de mode qui ont marqué les swinging sixties:

Déjà cité, en angleterre, MARY QUANT et le look qui la rendit célèbre: mini-jupe, botte en cuir, collant opaque, maquillage sombre sur les paupières et coupe au carré. Pour la touche finale, peut être un imperméable en plastique...elle fut aussi responsable du look lolita dit aussi Baby Doll.


PIERRE CARDIN, qui habille les Beatles (leurs fameuses vestes sans cols, c'est lui) et réalise les costumes de Chapeaux Melons Et Bottes De Cuir (The Avengers en VO). Passionné par l'espace il crée des collections SPACE AGE aux formes rondes. Des vêtements inventifs, parfois jouant sur l'asymétrie, et immédiatement identifiable, comme ces robes trapèzes aux couleurs pop, sur laquelle sont cousus des motifs futuristes.


PACO RABANNE: à l'origine concepteur de bijoux fantaisies, il n'aura de cesse de travailler sur le matériaux de ses vêtements et accessoires. Il présente en 1966 sa première collection de "robes importables en matériaux contemporains". Une de ses créations les plus connus est la robe en métal qu'il déclina en plusieurs modèles. Sa recherche se fait aussi sur les procédés de fabrications. Ainsi Il réalisa par la suite une longue série de vêtements, des capes, des manteaux ou des pantalons fabriqués à partir d'un moule dans lequel on a injecté du plastique. Tout un tas d'autres modèles qu'il qualifie de "dingues" sont conçus par ses soins durant la décennie (notamment des robes en papier). Avant-gardiste..



ANDRE COURREGES: de nombreux hauts-faits pour ce couturier visionnaire. Parmi eux, Ils crée les premières collections futuristes, invente la mini-jupe avant Mary Quant, dans le même temps offre aux femme le pantalon de ville, impose pour les robes la forme dites trapèze comme standard incontournable des 60s et crée le look "moon girl", ces filles en mini-jupes, chaussées de bottes en plastique blanc.



YVES SAINT-LAURENT: un des plus grands couturiers français. Des collections célèbres où l'on retrouve l'iconique robe Mondrian, d'autres robes d'inspirations pop art, la saharienne...Des 66 il apporte des coupes masculines avec ses smokings et pantalons pour femmes. On lui doit aussi d'avoir instaurer le look rive gauche inspiré par les étudiants bohèmes vivant à Paris et qui tentait de démocratiser la mode en introduisant des éléments des classes laborieuses dans le monde chic de la haute couture.. Innovant et audacieux il disait que les vêtements était une "forme de protestation".


Singin' the Pop art blues


"We stand for pop art clothes, pop art music, and pop art behavior," raconte Pete Townshend en 1965, "We live pop art"

Le leader de The Who, ancien étudiant en art school, devient théoricien du rock et repeint son groupe avec une seconde couche arty. A demi bullshit, sans doute, mais le verre est à moitié plein...comme un prolongement de son obsession MOD à travers laquelle se manifeste son enthousiasme pour la jeunesse de son époque, Peter voit du POP partout, et surtout là où ça fait du bruit et de la casse...ses POP ART DREAMS, avec le recul, font quelque peu écho à un Andy Warhol, un océan plus loin, rêvant Nico, Lou et les autres en Avatars freaks de la Pop culture...but that's another story...

Pete Townshend, donc, go Pete go, qui d'instinct a saisi que le rock est autant affaire de musicalité que d'images et de projections de soi, d'univers...on n'écoute pas une chanson, -ça c'est bon pour le grand/petit frere devenu agent immobilier- NON!..on explore le monde à travers elle///Dans cette nouvelle ère dominée par la publicité et la communication de masse, la Pop, avec une majuscule, devient un materiau permettant à l'artiste d'exprimer un discours sur la mode, la culture, l'artifice, la consomation de masse, leur rapport à l'art, et d'explorer la dichotomie art majeur/mineur. WIZZZZZZ...Arrivent la Drowning Girl de Roy Lichtenstein, les tableaux sérigraphiés iconiques d'Andy Warhol, les chiffres surdimensionés de Robert Indiana, les cibles de Jasper Johns et les illusions optiques en noir et blanc de Bridget Riley...that 60s show, honey....pour les musiciens de cette nouvelle génération c'est l'occasion d'appliquer les nouvelles théories de l'art au monde de la musique. Pete-le-moulinet intellectualise la violence scénique de son gang (Roger D., "Biff! dans ta face ptit con"...Keith M. "Pow! dans la tienne!"...), en faisant de la destruction systématique des instruments, de sa guitare electrique comme de la batterie de Keith "VLAMM!" Moon, et du chaos sonore (dés)organisé, un prolongement des théories sur l'auto-destruction(créatrice) du peintre Gustav Metzke, un de ses professeurs des beaux-arts quelques années plus tôt. M-m-m-m-m-usicalement, il crée avec sa guitare du bruit blanc eLeCTriKKK plein de larsen rappelant tantôt le réacteur d'un avion JJJJJJet, tantôt du code morse BIP BIIIIP ou le bruit du vent hurlAAAAAaaaant... Écouter....ecouter//entre autre/ le vacarme déconstruit du single Anyway Anyhow Anywhere (la maison de disque, au moment du pressage, croyait le master endommagé!)...FAR OUT..
extrait ci-dessous, en live au Richmond Jazz and Blues Festival. Énorme...

d'autres groupes, dans le même temps, développent cette nouvelle conception du son, encore balbutiante, dans laquelle des éléments non-musicaux s'assemblent dans un collage sonore absurde et frondeur, prolongation rock de l'idéal Dada (dans un registre plus mélodique, le yellow submarine des Beatles, et aussi, de manière générale, l'album Sgt Pepper..). ////Visuellement, The Who deviennent donc Pop art: vêtements mods aux couleurs vives, chemises bicolores, formes géométriques, logo de RFA (la fameuse target Mod) sur le t-shirt de Keith Moon, motifs Op art, et le fameux costume de Pete Townshend au couleur du drapeau Britannique...SWINGIN LONDON

Cet engouement pour le Pop art arrive à son paroxysme en 1967 avec l'album THE WHO SELL SOUT. Sur la pochette, le groupe se met en scene en train de vendre divers produits de consommation...surtout, presque toutes les chansons du disques sont liées entre elles par de faux interludes publicitaires musicaux, un clin d'oeil ironique aux rapports plus qu'etroit qu'entretiennent la Pop music et l'industrie...ceci est avant tout un objet de consommation......quelques temps plus tard, Pete Townshend et les siens s'en iront vers des concepts plus adulte, et beaucoup moins excitant - l'époque sera au sérieux!-, est viendra nous faire c**** , ou au mieux nous endormir avec son opera rock Tommy. Heureusement, that's another story baby...





Dans le sillon de The Who, d'autres groupes ont chanté le pop art à leur manière...groupe culte, souvent comparé au groupe de Townshend d'ailleurs, mais ayant eu peu de succès à son époque, sauf en Allemagne, The Creation explore lui aussi cette powerpop Mod rempli de feedback et de powerchords freakbeat-isant (ben ouais) avec des titres définitifs comme Makin' Time, Nightmares et un Painter Man au refrain so catchy racontant l'histoire un brin amusé, et cynique d'un peintre réalisant à regret qu'il ne pourra avoir du succès que dans l'art dit commercial, publicités et comic books..."painter man, painter man, who would be a painterman?" chante Kenny Pickett avec un sourire sardonique....à ses coté Eddie Phillips, qui, sans doute sous l'emprise du malin ou de son coeur pourpre, tire de sa guitare des bruits stridents et innommables à l'aide d'un archet de violon (bien avant ce motherfucker de jimmy page)...leur musique est "red with purple flashes", dixit Eddie Phillips, et, petite touche de happening durant les concerts, ils se livrent à de l'action painting pendant que leurs instruments font un boucan de tout los diablos (Pete Towhshend lui même avait songé à prendre Phillips comme second guitariste dans The Who). extrait fracassant:




Moins connus, certainement moins géniaux que The Who ou même The Creation, The Eyes ont néanmoins gravés quelques titres indispensables comme I'm Rowed Out (très Who-esque d'ailleurs) ou l'irrésistible When The Night Falls. Eux aussi généreux en larsen, ils utilisaient en plus sur scène des boucles d'effets enregistrées sur bandes (bruits de cloche, d'accident...) et porter tous des T-shirts colorés sur lesquels etait imprimé un oeil géant avec leur portrait à l'interieur (sic!)...//Et apparemment ils ne manquaient pas d'humour non plus: en 1966 le groupe sort le single My Degeneration, pendant lubrique et ludique- hautement jouissif- du My Generation de The Who où le chanteur harcèle une jeune femme avec des propositions plus ou moins indécentes avant d'expliquer, petit coquin va, que "it's my d-d-d-degeneration"...! Pas de vidéo d'eux en action malheureusement alors faudra se contenter du son:


CURTAIN
that's all folks

ENCORE:
et en rappel, The Creation...

Circles

Circles, my head is going round in circles...round and round and round and round...The Who - Circles


Jasper Johns, Target, 1956



Victor Vassarely




Man Ray, No Title



Vassily Kandinsky, Several Circles, 1926



Peter Blake, The First Print Target, 1961



Bridget Riley, Blaze, 1964



Marcel Duchamp, Rotoreliefs



Marcel Duchamp (with Man Ray), Anemic Cinema, 1926

The Why Cheap Art? Manifesto


Manifeste rédigé par le Bread And Puppet Theater en 1984